vendredi 26 avril 2019

mardi 26 mars 2019

Attente(s), par Sylvie G.

il y aurait une route,  

puis une autre,  

une autre encore après la longue ligne droite,

celle qui tourne au coin de l'arbre

 

 

et parfois une silhouette connue ou presque connue

l'individu prendrait place côté passager 

on pourrait parler, mais pas forcément

on choisirait une musique parmi celles qui s'entassent dans la boîte à gants

il y aurait des silences aussi,

des silences à partager

 

 

rouler, toujours rouler, 

s'octroyer quelques pauses,

se dégourdir les jambes, 

s'alléger des cafés avalés sur des bouts de comptoirs, 

fumer une cigarette allongée dans l'herbe fraîche, 

et repartir

mardi 5 mars 2019

dimanche 10 février 2019

Point rencontre, par Sylvie G.

parfois
les
mots
me
manquent


marchons côte à côte dans le même élan


samedi 5 janvier 2019

lundi 24 décembre 2018

Le désert, par Sylvie G.

05.12.2018
Je suis dans l'avion. Le voyage aller m'a emmenée dans le désert. J'avais envie de ça. De dormir dans le désert. Il faut se méfier de ses vieux rêves.

 
Je n'avais pas peur. J'ai rarement peur, d'ailleurs. Je ne vois pas le danger. Je voulais les dunes, je voulais les mirages, je voulais le bleu lumineux, je voulais les nuits fraîches, je voulais les étoiles filantes et les vœux sitôt oubliés, tu m'as envoyé sur mon téléphone portable deux pages extraites du Cours des Glénans sur, notamment, La navigation astronomique, j'ai souri.

Je ne comprends rien aux modes d'emploi, je ne comprends rien aux manuels d'utilisation, je n'ai jamais exploré toutes les fonctionnalités de mon appareil-photo. J'aime me perdre.


Après le désert, il y a eu cette femme. Cette femme au foulard noir sur la tête et sa fille aux yeux verts clairs et aux longs cils. Je ne les ai pas photographiées. Nous nous sommes croisées deux soirs de suite sur la place Jemaa el-Fna.

Son regard m'a attrapée. Je lui ai souri comme je souris parfois. Je sais que mes yeux brillaient à ce moment-là. Elle voulait me vendre un paquet de mouchoirs pour quelques dirhams. Je lui ai glissé une pièce. Mais des mouchoirs, j'en avais déjà plein les poches.


Je suis dans l'avion et son visage me reste en mémoire, celui de sa fille aussi et de ses grands yeux verts. Leurs deux silhouettes et les seuls deux/trois mètres qui nous séparaient les unes des autres. Viennent-elles là tous les soirs?
Je déteste les séparations.
Je déteste me séparer.
Quand il y a Amour, il y a forcément séparation.
Qu'elle soit ponctuelle, désordonnée ou inévitable. 


Un jour ou l'autre, tu partiras en mer.
Un jour ou l'autre, j'arriverai au Maroc par Tanger.
Les vieux rêves sont faits pour se réaliser.

jeudi 20 décembre 2018

L'ours du belvédère, par Gaëlle A.P.

Improvisation filmée & montée par RODOLPHE JOUXTEL
Remerciements : Iulia


Musique : France - Do Den Haag Church



Elle, me parle des parcs.
De ses souvenirs dans ses parcs.
Les parcs à Paris.
3, précisément.
Je n'en ai choisi qu'un.
Celui que je pensais connaître,
et qui est le plus inconnu.

Et puis, elle, parle d'amours pas tièdes.
de nos amours pas tièdes.

Il y a plein de chats, dans ce parc.

Débarouler.
J'ai ce mot, en tête, souvent.
Surtout pour parler d'amour.
Surtout pour parler de l'amour à venir.




mercredi 21 novembre 2018

Faire avec, par Sylvie G.

À partir du film "Un lac" de Philippe Grandrieux 

 

 

Je suis la petite fille qui voudrait bien que ses parents cessent de l'aider à lacer ses chaussures, je suis la petite sœur qui aime jouer aux cow-boys et aux indiens avec son grand frère, je suis l'amoureuse qui te fait rire quand je perds mes clés pour la vingtième fois, je suis la mère qui ne sait pas faire pousser un plant de tomate mais ton assiette est toujours vide à la fin des repas, je suis la petite fille qui remue beaucoup d'air quand elle est dedans mais qui passe l'essentiel de son temps dehors, je suis la petite sœur qui aime les garçons qui portent les mêmes pulls que son grand frère, je suis l'amoureuse qui ne sait pas s'endormir seule dans un grand lit, je suis la mère qui improvise à chaque instant et qui ne s'en sort pas si mal finalement, je suis la fille qui sait très bien dire Non mais qui dit Oui souvent, je suis la sœur à qui tu as décidé de ne plus parler à présent, je suis l'amoureuse que l'on aimerait bien détester au moins une fois sans jamais y parvenir totalement, je suis la mère qui ne voulait pas d'enfant à trente ans et qui pense tellement à toi même quand tu es là.

 

  

Je suis l'amie qui comme toi n'aime pas les amours tièdes.

 

mercredi 24 octobre 2018

C'était, dit-elle, par Gaëlle A.P.

BORDS DE SEINE

Improvisation, images capturées par Pascal Desrousseaux près du Port de l’Arsenal, Paris
Montage Gaëlle A.P., Musique Suuns & Jérusalem in my heart, In touch


Nous nous sommes retrouvés aux Maquereaux, en bord de Seine. 
Ce sera comme au Cap, a-t-il dit. 
Des huîtres, de l’eau. 
Il y avait même des plongeurs ce soir-là. La police. 
Et la voiture blanche de la NASA.

La Seine, la nuit, à deux, avait-t-elle dit. 

Pascal m’a parlé de son entrevue avec A., artiste renommé. « Il va vraiment au bout dans sa rencontre photographique ». Au bout ! S’immiscer, prendre quelque chose. Un travail de faiseur d’images. 

Il m’a aussi parlé de son projet sur Boucle d’Or, celle qui cherche une maison. « L’histoire de Boucle d’Or est de ne jamais être à sa place, d’être toujours chassée par ses ours, par elle-même », dit-il. 

Et puis nous avons parlé de photo tremblante, de photo sale aussi. D’image sale, j’entends. Je ne sais pas si les images prises ce soir-là sont sales. Il y a du bruit, certes. Et les sirènes. Pascal voulait absolument me faire danser contre le mur, pour son cadrage peut-être. Je me sentais recluse. Le mouvement des pavés créait un petit chaos. J’essayais de désaccader les millimètres.

Elle m’avait dit « Orchestre National de Barbès, Gotan Project, Kruder & Dorfmeister ». 
J’avais d’autres sons en tête.

Je ne sais pas quelle est ma part de Boucle d’Or. 

Je suis repartie vers le canal.


mardi 11 septembre 2018

Corsica memories, par Sylvie G.


"Ne vous protégez pas sous les châtaigniers, 
ils attirent la foudre !" 
nous prévient cette femme alors que nous nous apprêtons à reprendre la route. 

Ne pas crever, ne pas crever sous l'orage. 

À quoi ressemble une tempête en pleine mer ? 
Tu dois savoir, moi pas. 


Naviguer à l'ombre. 
Quitter le devant de la scène. 
À trop s'exposer, on prend des risques. 
Les risques, oui, mais trop, non. 

Tu aimais être à l'avant du bateau, assise sur le promontoire, c'est 
"la meilleure place au monde" dis-tu. 

Installée à l'arrière de la moto, je me fais oublier. 
J'épouse les mouvements de la croute terrestre. 


Remplir sa tête de sons et de mots admirablement mis bout à bout par d'autres. 
Se laisser envahir puis reposer le livre et observer le silence de la mer au petit matin. 

Quelles étaient les lectures de la toute jeune adolescente que tu étais alors ? 

Dans les retours, je n'aime que la traversée. 


Les Irrégulières changent de cap !

Pour les dialogues à venir :

À partir d’un territoire déterminé en commun, 
l’une donne à l’autre divers morceaux choisis 
(souvenirs, photographies, textes, extraits de film…) 
qui, utilisés librement donnent lieu à une publication. 

Les Irrégulières


mardi 31 juillet 2018

mercredi 25 juillet 2018

dimanche 22 juillet 2018

jeudi 19 juillet 2018

mardi 3 juillet 2018

dimanche 24 juin 2018

mardi 5 juin 2018

jeudi 19 avril 2018